Dans un audio diffusé le lundi 11 décembre, Joséphine Nkama Dabany, plus connue sous le nom d’artiste Patience Dabany et mère d’Ali Bongo, a exprimé sa colère contre le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Elle l’accuse d’entraver son accès à son fils et de l’empêcher de veiller sur lui.
Dans l’audio largement partagé sur les réseaux sociaux, la Mama dénonce fermement ce qu’elle qualifie de "séquestration" de son fils, le président déchu Ali Bongo Ondimba, par l’armée sous les ordres du président de la Transition. Elle souligne le contraste entre la liberté apparente d’autres membres de la famille et son incapacité à rendre visite à son fils.
"Oligui voit sa mère tranquillement, les petits ngiangos [éléments de la Garde Républicaine] de garde là voient leurs mamans, sauf moi, je ne vais pas vers mon fils. Est-ce qu’il est mort ? Est-ce qu’il est malade ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Je ne comprends pas", s’interroge-t-elle dans l’audio.
Patience Dabany, une figure respectée au Gabon, avait récemment chanté sur l’inextinguibilité de l’amour maternel. Dans l’audio, elle réitère son amour incommensurable et indique qu’elle est prête à braver tous les obstacles pour s’assurer du bien-être de son fils, malgré les restrictions imposées par l’armée.
Depuis le 29 novembre, elle a entamé un sit-in devant la résidence d’Ali Bongo à la Sablière, un quartier huppé de la banlieue nord de Libreville. Cependant, elle n’a pas eu de nouvelles de l’état de santé de son fils depuis le coup de libération de l’armée. Elle réclame le droit de voir Ali Bongo, affirmant que le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait déclaré le 6 septembre 2023 qu’Ali Bongo était "libre de ses mouvements".
"Une mère ne peut pas voir son fils ? Surtout que lui il a déclaré que l’enfant était libre. Alors, pourquoi maintenant on m’empêche ? C’est que c’est un menteur, l’enfant n’a jamais été libre", dénonce-t-elle avec frustration. Elle exige que les restrictions soient levées pour lui permettre de voir son fils.
Dans son récit, elle regrette également le dispositif militaire autour de la résidence d’Ali Bongo et dénonce des violences présumées commises par le président de la Transition. "Vous ne savez pas ce que ce type-là a fait pour être là. Sylvia est une voleuse, lui aussi est un voleur. Ils ont volé ensemble, mais moi je n’étais pas leur témoin", déclare-t-elle avec indignation.
Patience Dabany a également souligné sa volonté de soigner les blessures au pied et au bras de son fils, affirmant qu’il avait refusé des soins depuis un certain temps. "Il est gardé là-bas, même un tueur ne peut pas être gardé comme ça", conclut-elle. Elle avait précédemment envahi la maison de son fils pour lui apporter de la nourriture, préoccupée par le manque d’informations sur la santé d’Ali Bongo Ondimba.
Auteur : Jean-Jacques Rovaria Djodji