Derrière la façade prometteuse d’un développement industriel, l’accord minier de Belinga révèle une réalité bien sombre pour le Gabon, avec seulement 10% des bénéfices profitant réellement au pays. Cette alliance entre le Gabon et Ivindo Iron SA, majoritairement détenue par le géant minier australien Fortescue Metals, soulève des questions profondes sur la souveraineté et l’économie du Gabon.
Nos confrères de GabonReview, en collaboration avec des experts indépendants, ont mis en lumière des anomalies choquantes et des incohérences dans la convention d’exploitation du fer de l’Ogooué-Ivindo, mettant en évidence un écart alarmant entre les lois nationales et les pratiques de certaines sociétés étrangères.
Anomalies de la Convention minière de Belinga
La lecture approfondie du contrat de 91 pages, croisée avec le Code minier gabonais, révèle plusieurs lacunes préjudiciables aux intérêts nationaux :
Non-respect des procédures d’attribution de permis
La procédure d’obtention du permis d’exploitation pour Belinga a omis des étapes cruciales, contournant les exigences légales gabonaises. L’étude de faisabilité technico-économique n’a pas été présentée ou validée par les services compétents du ministère gabonais des mines, contournant ainsi les avis juridiques et techniques requis.
Spoliation des droits d’autres opérateurs
L’attribution du permis aurait entraîné la spoliation des droits des titulaires de permis d’exploitation aurifères dans le périmètre de Belinga, en violation de l’article 5 du Code minier gabonais, sans notification ni dédommagement financier prévu par la loi.
Taux de redevance minière contestables
La convention applique des taux de redevance minière variables et nettement inférieurs à ceux stipulés par la loi, favorisant excessivement l’investisseur au détriment des intérêts financiers du Gabon.
Conditions de rentabilité douteuses
La convention fixe des conditions de rentabilité liées à des seuils inconnus du droit gabonais, faisant peser sur l’État des risques financiers excessifs induits par les aléas de gestion de la compagnie minière.
Complicité au plus haut niveau
L’accord, signé à Dubaï en février 2023 par des membres du gouvernement d’Ali Bongo, révèle une complicité flagrante entre les dirigeants gabonais et les entreprises étrangères, mettant en lumière une spoliation des richesses nationales.
Un appel au sursaut vital
La question fondamentale qui se pose est de savoir comment le Gabon, dans sa quête de développement, se retrouve à sacrifier ses propres ressources et intérêts. Au-delà des implications financières, le cas de Belinga soulève des préoccupations éthiques et souveraines. La gestion des ressources naturelles doit se faire dans la transparence, le respect des lois nationales et avec une vision à long terme pour le bien-être des populations.
Face à ce saccage organisé compromettant l’avenir des générations futures, un sursaut est vital. Il est impératif que des voix s’élèvent pour dénoncer ces agissements et mobiliser l’opinion. Les richesses du sous-sol gabonais ne doivent pas être une chasse gardée pour des compagnies voraces, mais plutôt une source de prospérité durable pour la nation.
Auteur : Rédaction GabonSoir