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Maladie

Choléra : près de 7 000 morts depuis janvier, le CDC Afrique tire la sonnette d’alarme

Choléra : près de 7 000 morts depuis janvier, le CDC Afrique tire la sonnette d’alarme © 2025 D.R./GabonSoir

L’épidémie de choléra connaît une recrudescence inquiétante sur le continent africain. Selon un rapport du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) présenté lors d’un point de presse le jeudi 23 octobre, la maladie a causé 6 795 décès depuis le début de l’année 2025, sur un total de 294 244 cas recensés dans 23 pays. Le taux de létalité atteint 2,3 %, soit un niveau supérieur à celui observé les années précédentes.

« Nous constatons une augmentation rapide du choléra. Si l’on compare la période 2022-2025, nous avons presque triplé le nombre de cas et de décès », a déclaré Yap Boum II, responsable adjoint des opérations d’urgence au sein du CDC Afrique. Pour l’agence sanitaire de l’Union africaine, cette progression dramatique s’explique par une combinaison de facteurs structurels et humanitaires : les conflits, le manque d’accès à l’eau potable, la pauvreté et des infrastructures sanitaires défaillantes.

Une épidémie continentale qui s’étend

Le nombre de pays touchés continue d’augmenter : 23 États en 2025, contre 20 en 2024. L’an dernier, le continent avait enregistré 254 075 cas et 4 725 décès, avec un taux de létalité de 1,9 %. En moins d’un an, la situation s’est donc nettement aggravée, confirmant une tendance à la hausse des cas de choléra sur l’ensemble du continent.

Les pays les plus sévèrement frappés sont le Soudan , le Soudan du Sud , la République démocratique du Congo (RDC) et l’Angola . Le Soudan enregistre le bilan le plus lourd avec 70 371 cas et 1 942 décès, suivi du Soudan du Sud avec 75 649 cas pour 1 240 décès. En RDC, en proie à des conflits récurrents, 58 710 cas et 1 747 décès ont été confirmés depuis janvier. Ces chiffres illustrent le poids des crises politiques et humanitaires dans la propagation de la maladie.

Le CDC Afrique appelle à une action urgente

Face à cette flambée épidémique, le CDC Afrique appelle les gouvernements et les partenaires internationaux à renforcer la surveillance épidémiologique , améliorer l’accès à l’eau potable et accélérer les campagnes de vaccination . « Sans une réponse coordonnée et durable, le choléra risque de s’installer durablement comme une menace récurrente pour la santé publique en Afrique », avertit l’agence.

Le centre plaide également pour des investissements durables dans les infrastructures sanitaires , la formation du personnel médical et la sensibilisation communautaire afin de briser le cycle des épidémies récurrentes. Alors que la saison des pluies s’intensifie dans plusieurs pays de la région, les experts redoutent une nouvelle vague d’infections, notamment dans les zones rurales les plus vulnérables.

En Afrique, le choléra demeure l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières, bien qu’elle soit évitable et traitable. Le CDC Afrique rappelle qu’un simple accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène de base suffirait à sauver des milliers de vies chaque année. L’heure est désormais à la solidarité continentale pour enrayer la progression d’un fléau qui continue de frapper les populations les plus fragiles.

Auteur : Aristide Nouah


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