Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, tarde à officialiser le transfert du siège de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) de Libreville à Malabo, initialement prévu entre décembre et janvier. Cette hésitation suscite des préoccupations parmi les responsables gabonais, en particulier Brice Clotaire Oligui Nguema, qui mise sur le retour du Gabon au sein de l’organisation régionale.
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, en tant que facilitateur de la CEEAC dans le contexte de la crise gabonaise, doit présenter son rapport d’activité le 15 décembre. Ce rapport pourrait influencer la réintégration du Gabon dans l’organisation régionale, suspendue temporairement après le putsch du général Brice Clotaire Oligui Nguema en septembre.
Outre la question du retour du Gabon, un autre enjeu délicat agite les chancelleries de la sous-région : le déménagement à Malabo du personnel essentiel de la CEEAC en conséquence de l’exclusion du Gabon. Plusieurs diplomates espèrent que les chefs d’État mettront fin à ce projet.
La première vague de délocalisation, prévue pour le week-end des 9 et 10 décembre, a été annulée à la dernière minute. La délocalisation principale, prévue le 3 janvier et concernant une soixantaine de personnes jugées essentielles, est actuellement en suspens.
Brice Clotaire Oligui Nguema a réussi à gagner du temps en plaidant pour le maintien de l’institution à Libreville lors de ses déplacements diplomatiques dans la sous-région. Il a notamment argumenté en faveur d’une situation sécuritaire apaisée au Gabon. Cette position a été réitérée lors de sa rencontre avec le président camerounais Paul Biya le 6 décembre.
La décision finale repose en grande partie sur Teodoro Obiang Nguema, président en exercice de la CEEAC, qui a entretenu des relations favorables avec Brice Clotaire Oligui Nguema depuis sa prise de pouvoir. Bien que l’hésitation persiste, Teodoro Obiang Nguema a déjà lancé les travaux pour accueillir le personnel de la CEEAC à Malabo.
Au sein de la commission de la CEEAC, la question du déménagement suscite des tensions. Gilberto da Piedade Verissimo, président de la commission, s’est rangé à la décision des chefs d’État, mais cinq commissaires ont émis des réserves. Ils ont recommandé une réexamination des modalités de la délocalisation, exprimant des préoccupations concernant le fondement juridique, le manque de transparence et les conséquences financières de l’opération.
La lettre des commissaires met en lumière des interrogations sur le déménagement, soulignant le besoin de transparence et la difficulté financière que la CEEAC pourrait rencontrer en gérant deux sites. Les signataires estiment également que maintenir un esprit d’équipe au travail sera difficile, compte tenu des préoccupations du personnel liées au déménagement, notamment en ce qui concerne la scolarisation des enfants.
En conclusion, l’avenir du siège de la CEEAC reste incertain, et les décisions à venir lors du sommet du 15 décembre seront cruciales pour déterminer le sort du Gabon au sein de l’organisation régionale et le lieu du siège de la CEEAC.
Auteur : Rédaction GabonSoir