Un tiers de la population mondiale, soit 2,6 milliards de personnes, n’a toujours pas accès à une cuisine propre, a déploré cette semaine l’Organisation mondiale pour la santé, signalant que l’utilisation de combustibles et de technologies inefficaces et polluants constitue un risque pour la santé et une cause majeure de maladies et de décès, en particulier pour les femmes et les enfants des pays à revenu faible ou intermédiaire.
« Elle fait de la cuisson avec des combustibles polluants l’un des principaux facteurs environnementaux de mauvaise santé », a souligné l’OMS, a l’occasion du lancement de la publication de ses nouvelles données sur l’utilisation des différents types de combustibles utilisés pour la cuisson aux niveaux mondial, régional et national.
Des effets néfastes sur la santé
Respirer la fumée produite par la cuisson avec des combustibles polluants peut entraîner des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des cancers, des maladies pulmonaires chroniques et des pneumonies, a averti l’agence sanitaire de l’ONU.
Malheureusement, des millions de personnes continuent de mourir prématurément chaque année à cause de la pollution de l’air dans les foyers, produite par l’utilisation de fourneaux et d’appareils inefficaces associés à du bois, du charbon, du charbon de bois, du fumier, des déchets de récolte et du kérosène.
Un accès inégal aux combustibles propres pour la cuisson
L’accès aux combustibles et aux technologies propres pour la cuisson des aliments est inégalement réparti dans le monde. De 2010 à 2019, le taux d’accès aux combustibles et technologies de cuisson propres n’a augmenté que d’environ 1,0 % par an. Une grande partie de cette augmentation est due à l’amélioration de l’accès à la cuisson propre dans les 5 pays à revenu faible et intermédiaire les plus peuplés - Brésil, Chine, Inde, Indonésie et Pakistan ; le taux dans les autres pays à revenu faible et intermédiaire a peu évolué.
L’OMS vient de publier de nouvelles données dans son Observatoire de la santé mondiale, notamment des estimations mondiales, régionales et nationales détaillées des pourcentages et du nombre de personnes utilisant des combustibles polluants ou propres entre 1990 et 2020, en mettant l’accent sur six types de combustibles : l’électricité, les combustibles gazeux, le kérosène, la biomasse, le charbon de bois et le charbon. Les données sont également ventilées entre zones urbaines et rurales.
Les résultats montrent que le nombre de personnes utilisant principalement des combustibles polluants pour cuisiner a diminué, passant de plus de la moitié de la population mondiale en 1990 à 36 % en 2020. Alors que les combustibles de cuisson gazeux dominent dans les zones urbaines, les combustibles issus de la biomasse sont encore courants dans les populations rurales. La dépendance à l’égard de l’électricité pour la cuisson augmente dans les contextes urbains.
Selon les estimations actuelles, un tiers de la population mondiale continuera d’utiliser des combustibles polluants en 2030, la majorité résidant en Afrique subsaharienne.
Travaux de l’OMS sur la pollution atmosphérique domestique
L’unité Qualité de l’air et santé de l’OMS aide les pays à lutter contre la pollution atmosphérique domestique en leur fournissant des orientations normatives, des outils et des conseils pour s’attaquer à ce problème. L’unité surveille également les tendances mondiales et l’évolution des effets de la pollution atmosphérique sur la santé aux niveaux national, régional et mondial, et en rend compte.
Ces estimations sont utilisées pour les rapports officiels tels que les statistiques de la santé mondiale et les objectifs de développement durable. Les données complètes peuvent être consultées sur le portail de données sur la pollution atmosphérique de l’OMS, qui est régulièrement mis à jour.
Auteur : Gabon Matin