Alors que la République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à des « conflits, au choléra, à la malnutrition, à la rougeole ou au paludisme », l’agence sanitaire mondiale de la santé de l’ONU (OMS) continue de suivre de près la situation de l’épidémie du mpox (variole simienne) dans ce pays.
L’augmentation du nombre de cas de mpox en Afrique (9.320 cas et 34 décès) est due en grande partie par la situation sanitaire en République démocratique du Congo (7534 cas et 25 décès) et au Burundi (1.287 cas), selon des données comprises entre le 1er janvier et 20 octobre 2024.
Un décompte effectué en fin septembre montre que le clade Ib du mpox a été détecté dans six provinces congolaises : Nord-Kivu, Kinshasa, Kasaï, Tshopo, Tanganyika et Sud-Kivu. Mais c’est surtout dans cette dernière région que le nombre de nouveaux cas de mpox continue d’augmenter.
Selon l’Organisation mondiale de la santé ( OMS ), la propagation est due à des contacts interpersonnels étroits entre humains, y compris des contacts sexuels et des contacts étroits directs dans les ménages et les communautés.
L’augmentation du nombre de cas est inégale au sein de la province, quelques points chauds étant à l’origine de la transmission. Alors que la phase initiale de l’épidémie du clade Ib dans l’est de la RDC touchait principalement les adultes, au fur et à mesure que les grappes s’étendent dans la communauté, l’épidémie touche à la fois les adultes et les enfants, reflétant une transmission communautaire plus large par le biais de contacts étroits.
« La situation épidémiologique est complexe et continue d’évoluer, générant de nouveaux risques. Il existe de multiples foyers de souches virales différentes, ou ce que nous appelons des clades. Tous les clades du virus sont connus pour se transmettre d’une personne à l’autre », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Dr Michel Yao, responsable de l’incident mpox à l’OMS.
Toutefois, l’agence onusienne a constaté que deux d’entre eux (sous-clades Ib et IIb) se transmettaient efficacement par contact sexuel. « Nous disposons à présent d’éléments indiquant qu’il existe également une transmission interhumaine soutenue du clade Ia dans les réseaux sexuels de Kinshasa, à la suite d’une importation à partir de régions endémiques du pays. Cela peut refléter la transmission sexuelle dans d’autres provinces, dont nous avons vu les premiers signes dans un groupe de cas à la mi-2023 ».
En septembre dernier, dernier mois pour lequel l’OMS disposait de données complètes au niveau mondial, 47 pays ont signalé des cas confirmés de mpox. Plus de 2.700 cas confirmés de mpox ont été signalés. Il s’agit du nombre de cas le plus élevé depuis novembre 2022 et il marque une tendance à l’augmentation du nombre de cas confirmés de variole signalés dans le monde, tirée par l’augmentation des cas dans la région africaine, suivie par la région du Pacifique occidental.
Face à la propagation de la maladie sur le continent africain, une vaccination ciblée a commencé dans les pays touchés, afin de protéger le personnel de santé et les autres personnes à risque. Selon l’OMS, une vaccination à plus grande échelle sera également possible lorsque des doses supplémentaires seront disponibles.
Selon la radio onusienne, Okapi, plus de 47.000 personnes ont été vaccinées en RDC, soit 103 % de la cible, notamment dans trois des six provinces ciblées que sont l’Équateur, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Sud-Ubangi, le Sankuru et la Tshopo.
« Grâce au leadership des pays touchés, au soutien des donateurs et à l’appui massif de l’OMS et de ses partenaires, le niveau de réponse est plus élevé qu’il ne l’a jamais été. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire compte tenu des circonstances difficiles dans la plupart des pays touchés », a ajouté le Dr. Yao, relevant que l’OMS n’a reçu à ce jour qu’un tiers des 87 millions de dollars de l’appel de fonds sur le mpox.
Le mpox est une maladie virale qui se transmet principalement par contact étroit. Et à la suite de l’augmentation des cas en RDC, l’OMS a déclaré le 14 août dernier que l’épidémie de mpox et la propagation d’une nouvelle souche en Afrique de l’Est et e centrale constituaient une urgence de santé publique de portée internationale. Il s’agit du niveau d’alerte mondial le plus élevé en vertu du droit international de la santé.
Auteur : Gabon Matin