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UNESCO : la Slovaquie mise sur Khaled El-Enany, candidat aux 50 pays dans les jambes

UNESCO : la Slovaquie mise sur Khaled El-Enany, candidat aux 50 pays dans les jambes © 2025 D.R./GabonSoir

Encore une tournée, encore un soutien : à force de quadriller la planète, Khaled El-Enany commence à ressembler à un véritable ministre des Affaires mondiales. Ce samedi, c’est la Slovaquie qui a officiellement rallié sa candidature au poste de Directeur général de l’UNESCO, confirmant la percée diplomatique de l’ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités.

Le ralliement est intervenu à l’issue d’une rencontre à Bratislava avec la ministre slovaque de la Culture, Martina Šimkovičová, en présence de l’ambassadeur d’Égypte et du directeur de campagne de Khaled El-Enany. La Slovaquie, séduite par sa « vision stratégique », dit miser sur un candidat capable de « réaffirmer le rôle moteur de l’UNESCO dans la protection du patrimoine, la promotion du dialogue interculturel et une coopération technique accrue avec les États membres  ». Rien que ça.

Un marathon diplomatique calibré au millimètre

À un an de l’échéance, l’homme ne laisse rien au hasard. En mode globe-trotter diplomatique, Khaled El-Enany enchaîne les capitales, des temples de l’Asie du Sud-Est aux chancelleries européennes. En avril 2023, il lançait officiellement sa campagne. En mai 2025, il peut déjà cocher plus de 50 pays visités — une performance rare qui donne une idée du sérieux et de la détermination du candidat.

Après l’Asie (Vietnam, Indonésie, Philippines, Bangladesh, Sri Lanka), place donc à l’Europe, où l’Autriche et désormais la Slovaquie viennent allonger une liste de soutiens de plus en plus fournie. La France, l’Allemagne, l’Espagne, le Brésil, mais aussi le Gabon, l’Angola, Djibouti, l’Union africaine ou encore la Ligue des États arabes sont déjà dans la poche. Un casting impressionnant qui laisse présager un duel serré, sinon plié d’avance.

Un profil culturel, une stratégie politique

À 52 ans, Khaled El-Enany ne joue pas seulement la carte de l’expert du patrimoine. Sa campagne, qu’il veut « centrée sur les peuples », repose sur un habile mélange de diplomatie douce, de respect des identités culturelles et de volonté de moderniser une institution parfois critiquée pour son inertie.

En clair, l’ancien ministre égyptien veut faire de l’UNESCO une plateforme plus réactive, plus inclusive, plus à l’écoute des enjeux techniques et humains. Une ambition qui séduit dans les couloirs des grandes organisations internationales. À ce rythme, il risque de se retrouver bientôt seul en lice — ou tout du moins bien seul au sommet du peloton des favoris.

Une candidature très “connectée” au monde

Reste une question : le soutien de la Slovaquie n’est-il qu’un effet d’affichage ou traduit-il un basculement plus profond dans l’Europe de l’Est en faveur du candidat égyptien ? Dans tous les cas, Khaled El-Enany avance ses pions, pays après pays, comme un joueur d’échecs déterminé à s’emparer du roi — pardon, de la Directrice générale sortante, Audrey Azoulay.

Avec cette campagne millimétrée, portée par des valeurs multilatérales mais taillée comme une opération électorale bien huilée, l’UNESCO se retrouve peut-être à l’aube d’un vrai tournant. Et si, pour une fois, le soft power égyptien avait un vrai rendez-vous avec l’histoire ?

Auteur : Gabon Matin


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