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Exploitation illégale de sable à Port-Gentil : l’indignation de la chefferie Orungu

Exploitation illégale de sable à Port-Gentil : l’indignation de la chefferie Orungu © 2024 D.R./GabonSoir

Les écosystèmes côtiers de Port-Gentil sont actuellement menacés par une exploitation illégale de sable, mettant en péril des sites ancestraux de la chefferie traditionnelle Orungu. Suite à une enquête approfondie, la communauté Orungu a dénoncé ce mercredi, la présence de contrebandiers béninois et burkinabés participant à cette activité illicite.

L’Ile Mandji, véritable joyau environnemental, est sur le point de subir des conséquences néfastes sur son écosystème si des mesures adéquates ne sont pas prises par les autorités publiques. Les opérateurs économiques peu scrupuleux, engagés dans l’exploitation illicite de sable dans la province de l’Ogooué-Maritime, contribuent de manière significative à la destruction de l’environnement, comme l’a souligné la communauté traditionnelle Orungu lors d’une dénonciation le 31 janvier dernier.

Le conservateur foncier de la communauté Orungu, Mbity Nkezet, a vivement condamné ces activités, déclarant : "Nous avons constaté que des individus viennent massacrer le site en y prélevant du sable, nous ne pouvons pas accepter cela. Ils ont été convoqués, mais jusqu’à ce jour, personne n’est venu."

Malgré l’existence de textes réglementaires, l’exploitation illégale de sable dans le département de Bendjé prend de l’ampleur ces dernières semaines. Les opérateurs peu scrupuleux persistent, mettant en péril la nappe phréatique et créant des mini-lacs. Cette activité, largement répandue dans la province de l’Ogooué-Maritime, connaît un succès considérable en raison de son coût abordable, un simple camion de six roues se négociant entre 80 000 FCFA et 200 000 FCFA.

Le site en question, situé à plus d’un kilomètre après le stade Michel Essongue de Port-Gentil et propriété foncière de la chefferie traditionnelle Orungu, subit une surexploitation de sable par des contrebandiers béninois, burkinabés et des compatriotes gabonais. La zone ressemble désormais à une plage nouvellement créée, avec la formation d’un lac artificiel à l’arrière du site.

Mbity Nkezet a déclaré : "Un lac artificiel a été formé à l’arrière du site par l’extraction du sable, et on ne peut pas continuer comme ça. Cela n’est pas concevable, et nous allons saisir les administrations compétentes."

Malheureusement, les normes environnementales à l’Île Mandji ne sont pas respectées, et la loi est violée sous le nez de l’administration centrale. Malgré les efforts antérieurs du Ministre des Mines et de la Géologie, Chen Sylvestre Mezui M’Obiang, pour sensibiliser les opérateurs économiques, le problème persiste. L’activité anarchique d’exploitation du sable menace sérieusement l’économie touristique de Port-Gentil, détruisant indirectement le littoral, atout majeur de la ville pour attirer les touristes.

Face à cette situation préoccupante, le Conseil Départemental de Bendjé, la Direction Provinciale du Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre, ainsi que celle du Ministère des Mines sont appelés à réagir et à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette exploitation illégale de sable.

Auteur : Jean-Jacques Rovaria Djodji


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