Malgré une quatrième place cruelle à l’Euro 2024 de handball féminin, l’équipe de France et sa capitaine Estelle Nze Minko ont montré un parcours remarquable et prometteur. Entre records personnels et enseignements collectifs, les Bleues repartent sans médaille mais pas sans leçons.. Retour sur une compétition en demi-teinte pour les championnes du monde en titre.
Le rêve s’est brisé à Vienne pour les Bleues. Après un parcours brillant en phase préliminaire et au tour principal de l’Euro 2024, l’équipe de France de handball féminin a connu deux défaites d’affilée. Battues par le Danemark en demi-finale (22-24), elles ont ensuite laissé filer le bronze face à la Hongrie (24-25) dans un match marqué par l’intensité défensive et les arrêts décisifs de la gardienne adverse.
Pour Estelle Nze Minko, capitaine emblématique et figure de proue de cette équipe, ce résultat est un coup dur. "Nous sommes arrivées dans le dernier carré avec la sensation d’être prêtes alors que nous ne l’étions sans doute pas assez", a-t-elle confié avec lucidité. À 33 ans, la joueuse d’origine gabonaise, devenue la meilleure buteuse française sur la scène continentale avec 156 réalisations, incarne à la fois l’expérience et la résilience.
Malgré un virus qui l’a handicapée plusieurs jours, Nze Minko a une nouvelle fois brillé avec 26 buts inscrits (59 % de réussite), 21 passes décisives, et 9 interceptions, preuve de son impact sur le jeu tricolore. Pourtant, cette longévité et cette performance individuelle n’ont pas suffi à ramener les Bleues sur un podium qu’elles espéraient tant atteindre après leur médaille d’argent aux Jeux de Paris 2024.
Le sélectionneur, arrivé en remplacement d’Olivier Krumbholz trois mois auparavant, préfère voir le verre à moitié plein. "Il y a beaucoup de positif à retenir", a-t-il déclaré. Avec sept victoires en neuf matchs, la France a prouvé sa compétitivité et son potentiel, malgré les désillusions des deux derniers affrontements.
Exemptée des qualifications pour le Mondial 2025 grâce à son titre en 2023, l’équipe de France a désormais quelques mois pour se préparer et corriger les détails qui ont coûté cher à Vienne. La capitaine, quant à elle, refuse de se projeter trop loin. Après avoir tout gagné – des Jeux Olympiques aux Championnats d’Europe – elle continue d’incarner une génération qui, malgré les revers, refuse de baisser les bras.
"Nous repartons sans médaille, mais avec la volonté de progresser." Un message fort de la part d’une capitaine qui, comme son équipe, n’a pas encore dit son dernier mot.
Auteur : Daniel Dematsatsa