C’est une dizaine d’athlètes qui peinent à se doter d’une fédération provinciale ou de partenaires conventionnels en soutien à leur discipline dans toute la province du Moyen-Ogooué. C’est le constat froid que laisse observer la trop longue et perturbante errance de nos compatriotes qui ont choisi la course à pied pour représenter notre pays lors de grandes compétitions nationales et internationales.
Ainsi, n’ayant que pour seul lieu d’entraînement la piste d’atterrissage de l’aéroport de la ville, en l’absence du trafic aérien sur cette propriété de l’Asecna, ils sont au total 10 coureurs dont quatre filles (une cadette, une junior et deux seniors) et six garçons dont trois juniors et trois seniors, actuellement, qui constituent l’équipe provinciale.
Pourtant dominateurs de certaines compétitions de renom mais ils sont toujours esseulées en staff d’encadrement ou en sponsors. Si on peut se féliciter de leur courage, ce malgré que la situation ne semble pas du tout gêner Anaclet Mathieu Taty, président de la fédération gabonaise d’athlétisme, mais la question que l’on peut se poser est de savoir : jusqu’à quand tiendront-ils ?
Des noms assez bien connus par les férus de l’athlétisme tels qu’Urcel Mayombo Mayombo, récent vainqueur chez les messieurs du 5 Kilomètres de Lambaréné, de Kévin Mbela, plusieurs fois médaillé sur les courses pédestres internationales organisées au Gabon ou encore Chancia Manfoumbi Komba qui évoluent toujours dans l’informel sous le regard impuissant des populations locales.
Ces athlètes qui honorent le pays et donc la province du Moyen-Ogooué aux compétitions nationales et internationales demeurent à ce jour sans dirigeants et encadreurs. Le tout sans même de ligue provinciale dans la ville de Lambaréné, située à seulement près de 256 kilomètres de Libreville.
Pour entretenir leurs formes, ces vaillants et braves jeunes ont fait de la piste d’atterrissage de l’aéroport de la ville du célèbre docteur Albert Schweitzer leur site d’entraînement malgré les dangers de collusion avec les véhicules qui y circulent.
Les performances de ces braves athlètes qui font des exploits sur les différents compétitions internationales tels que le meeting de Douala, le Marathon du Gabon, le 10 kilomètres de Port-Gentil, le Run in Masuku de Franceville où ils prennent part sans complexe aux côtés de leurs homologues Port-Gentillais ou Librevillois aguerris et suivis.
Ces jeunes qui ne sont pas avares de reconnaissance envers Madeleine Berre ou Janvier Nguema Mboumba pour leurs rares actions de soutien isolées, ne veulent qu’être encadrés pour mieux exprimer leurs talents. Un cri de détresse que le Conseil municipal de Lambaréné, les autorités administratives de la localité ou même les opérateurs économiques pourraient bien répondre favorablement à l’image des autres chefs lieux du pays.
Auteur : Daniel Dematsatsa