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Diaspora

Deuxième édition de la journée Mémoire-Vérité-Patrie à Paris

Deuxième édition de la journée Mémoire-Vérité-Patrie à Paris © 2021 D.R./GabonSoir

Ce samedi 17 juillet 2021, le 6 rue Muller du 18e arrondissement de Paris a abrité la deuxième édition de la journée Mémoire Vérité Patrie, une initiative du défunt Fabien MERÉ. Le gotha de la diaspora parisienne s’est fortement mobilisé pour la réussite de cette 2e édition qui se tenait quelques 6 mois après le décès de son initiateur. Pour rappel la première édition avait eu lieu en juillet 2019 à Paris devant de nombreux invités dont l’eurodéputé Jo LEINEN.

Quel était l’objet de cette rencontre ?

Comme le disait Fabien MERÉ « Ce sont les épreuves les plus douloureuses de la vie qui vous soudent aux autres. C’est cette MÉMOIRE commune qui nous rappelle notre humanité. C’est l’expression de l’amour que nous consacrons à ceux qui nous ont été enlevés. Il nous faut donc habiter cette demeure commune en âme et conscience. Cela ne peut se faire qu’en affrontant la VÉRITÉ, en la reconnaissant, en la vivant en toute plénitude, et en l’assumant en toute responsabilité.

C’est le prix à payer pour "faire naître" des femmes et des hommes à même d’aspirer à bâtir la PATRIE. Notre Gabon aujourd’hui humilié, traîné dans la fange, devenu l’ombre de lui-même, méconnaissable aux yeux du monde ; séquestré, grièvement blessé, refuse de mourir et nous commande de nous battre. Pour "combattre le bon combat", il nous faut commencer par lutter contre la dégénérescence mémorielle liée à l’oubli. Se souvenir de nos martyrs, c’est se souvenir de qui nous sommes en réalité. Des êtres de MÉMOIRE.

Déroulé de la journée

La journée a démarré par l’exposition « Sans oublier les Oubliés » qui a été l’occasion de (re)découvrir les visages et les vies de celles et ceux qui se sont confrontés au régime gabonais il s’agissait de pour l’assistance de découvrir : Germain MBA (1971), NDOUNA DEPENAUD (1977), Joseph AMBOUROUE AVARO (1978), Jean-Hilaire AUBAME (1989), DOUKAKAS NZIENGUI (1989), Joseph RENDJAMBE (1990), Martine OULABOU (1992), Pierre Louis AGONDJO OKAWE (2005), Pierre MAMBOUNDOU (2011), Gregory NGBWA MINTSA (2014), Bruno MBOULOU BEKA (2014), Noël NGWA (2015), André MBA OBAME (2015), Philippe MAURY (2016), Fabien MÉRÉ (2021). Cette exposition avait pour but d’inscrire les disparus dans la Mémoire collective de notre pays.

L’exposition des portraits a été agrémentée par les prestations de le slameur D’Sign qui a ému la salle avec ses textes et ses musiques. S’en est suivi des lettres de différents résistants adressées aux illustres disparus, l’artiste Jann Halexander s’est également prêté au jeu, ce fut un très grand moment d’émotion.

Après la pause déjeuner, tous les participant ont pu participer à un débat autour du film, « le silence des autres  ». Il s’agissait pour les panelistes et l’assistance de débattre sur la question de l’amnistie une fois une dictature renversée ? Doit-on pardonner sans designer les coupables et les victimes ? Si les voix ont pu être discordantes sur l’issue finale. On notera que la large majorité des participants a validé la mise en place en cas d’alternance d’un statut de victime et l’idée de restituer la Vérité avant toutes actions d’amnistie. En effet nous devons tous savoir à qui nous pardonnons et quels crimes nous pardonnons.

Enfin les participants ont pu deviser sur la question de la Patrie et le point qu’il est à noter est que pour avoir une patrie, il faut s’approprier son territoire. L’appropriation du territoire dans le cas du Gabon actuel doit commencer par le divorce d’avec l’administration coloniale et ses vestiges : changement du nom du pays, changement du nom de la capitale et de plusieurs lieux symboliques. Mais aussi la construction d’un roman national avec l’exaltation de nos héros du passé et la construction de passerelle entre tous les groupes ethnolinguistiques du pays.

La soirée s’est terminé par la prestation de l’artiste Willy Sambo qui a fait vibrer la salle avec ses compositions personnelles et des airs de Pierre-Claver Akendengué tout ceci accompagné par superbes pas de danse de la troupe « Minanga Ma Nzambé » qui ne cesse de faire parler d’elle. Vers 23 heures tout ce beau monde s’est séparé en se donnant rendez-vous pour la troisième édition de Mémoire-Vérité-Patrie en juillet 2022 s’il plait à Dieu.

Auteur : Rédaction GabonSoir


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