Les agriculteurs, en particulier les femmes et les populations autochtones, travaillent sans relâche pour mettre de la nourriture sur nos tables. La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a rencontré samedi des productrices sur un marché de producteurs à Circo Massimo, à Rome, en prévision du pré-sommet sur les systèmes alimentaires qui se tiendra la semaine prochaine.
Des dizaines de stands ont été installés à proximité du lieu de l’événement des Nations Unies, où les chefs d’État et les délégués se réuniront à partir de lundi pour discuter des moyens de transformer les systèmes alimentaires afin de lutter contre la faim, la pauvreté, le changement climatique et les inégalités.
Des représentants de l’ONU et des gouvernements ont fait le tour du marché pour rencontrer des agriculteurs avant de rendre hommage aux producteurs, en particulier aux femmes, pour leur rôle central dans les systèmes alimentaires.
« Les agriculteurs sont la force vive de nos systèmes alimentaires », a déclaré Mme Mohammed. « Comprendre leurs besoins et les défis auxquels ils sont confrontés permet de s’assurer que les solutions émergentes sont adaptées à leurs besoins », a-t-elle ajouté.
Contributions inaperçues
La Vice-Secrétaire générale, rejointe par Agnes Kalibata, l’Envoyée spéciale pour le sommet sur les systèmes alimentaires, a visité les étals des femmes productrices. Elles ont également pris la parole sur le marché et ont accueilli sur scène deux héros des systèmes alimentaires pour qu’ils partagent leurs histoires.
La visite avait pour but de sensibiliser à la contribution essentielle, mais souvent inaperçue, des femmes productrices et de souligner le besoin urgent de soutenir une plus grande résilience face aux chocs comme la pandémie de Covid-19, les agricultrices et les « agripreneuses » étant souvent freinées par un manque de ressources et d’accès à l’information.
« Soutenir les femmes avec les mêmes compétences, outils et formations est un moyen sûr d’améliorer les systèmes alimentaires », a déclaré la présidente de l’Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO), Elizabeth Nsimadala.
Le pré-sommet du Sommet sur les systèmes alimentaires
Le pré-sommet de trois jours débutera lundi et rassemblera des délégués de plus de 100 pays dans le cadre d’un événement hybride visant à présenter les dernières approches scientifiques et fondées sur des données probantes provenant du monde entier, à lancer une série de nouveaux engagements par le biais de coalitions d’action et à mobiliser de nouveaux financements et partenariats.
L’événement rassemblera des jeunes, des agriculteurs, des peuples autochtones, la société civile, des chercheurs, le secteur privé, des responsables politiques et des ministres de l’agriculture, de l’environnement, de la santé, de la nutrition et des finances, entre autres acteurs clés.
La réunion préparera le terrain pour le sommet mondial en septembre en rassemblant divers acteurs du monde entier pour tirer parti du pouvoir des systèmes alimentaires afin de réaliser des progrès sur les 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Les dossiers essentiels qui seront abordés lors de la réunion :
La faim
– Jusqu’à 811 millions de personnes souffriront de la faim en 2020, dont environ 118 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire.
– Environ 660 millions de personnes pourraient encore souffrir de la faim en 2030, soit 30 millions de plus que si la pandémie n’avait pas eu lieu.
– En 2020, environ un enfant de moins de cinq ans sur cinq souffrait d’un retard de croissance dû à la malnutrition.
– Environ trois milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’offrir un régime alimentaire sain.
Changement climatique et perte de biodiversité
– On estime que les systèmes alimentaires contribuent à un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
– En raison de la déforestation et du changement climatique, la forêt amazonienne émet désormais plus de carbone qu’elle n’en stocke.
– Les systèmes alimentaires sont le principal facteur de perte de biodiversité, responsable de 80 % des pertes et d’environ 25 % des espèces menacées d’extinction.
Pauvreté
– Près de 100 millions de personnes se sont retrouvées dans la pauvreté à la suite de la pandémie.
– Le chômage mondial devrait atteindre 205 millions de personnes en 2022, contre 187 millions en 2019.
– Les défaillances des systèmes alimentaires représentent des coûts cachés estimés à 12 000 milliards de dollars.
Pertes et gaspillage de nourriture
– Environ un tiers de la nourriture produite est perdue ou gaspillée chaque année.
– Si les pertes et gaspillages alimentaires étaient un pays, celui-ci serait la troisième nation la plus émettrice au monde.
– La réduction du gaspillage alimentaire coûterait environ 30 milliards de dollars, mais les bénéfices potentiels pourraient s’élever à 455 milliards de dollars.
Auteur : Rédaction GabonSoir