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Pardon

L’Église protestante de Norvège demande pardon aux homosexuels pour des décennies de discrimination

L’Église protestante de Norvège demande pardon aux homosexuels pour des décennies de discrimination © 2025 D.R./GabonSoir

L’Église luthérienne de Norvège a présenté ce jeudi 15 octobre, ses excuses officielles à la communauté homosexuelle pour les souffrances et les injustices subies au fil des décennies. La cérémonie organisée pour la circonstance, s’est déroulée dans un bar gay d’Oslo.

C’est au London Pub, lieu de la communauté LGBTQ+ d’Oslo, que l’évêque Olav Fykse Tveit, primat de l’Église de Norvège, a prononcé des mots de repentir. « L’Église de Norvège a infligé la honte, de graves torts et de la douleur aux homosexuels. Cela n’aurait pas dû se produire et je leur dis aujourd’hui : pardon », a-t-il déclaré.

Longtemps conservatrice, l’Église luthérienne norvégienne — forte de 3,4 millions de fidèles, soit plus de 60 % de la population — a reconnu avoir contribué à marginaliser et à humilier les personnes homosexuelles. Dans les années 1950, ses évêques avaient qualifié l’homosexualité de « danger social d’envergure mondiale  » et de comportement « pervers et méprisable  ». Ces prises de position, rappelées aujourd’hui avec douleur, ont conduit nombre de croyants à s’éloigner de la foi.

L’évolution vers une approche plus inclusive s’est faite progressivement. Depuis 2007, les pasteurs homosexuels peuvent officier librement, et depuis 2017, les unions religieuses entre personnes du même sexe sont autorisées. Pour beaucoup, ces réformes, bien que bienvenues, ont tardé à venir. « Ces excuses sont fortes et importantes, mais elles arrivent trop tard pour ceux d’entre nous qui sont morts du sida, le cœur rempli d’angoisse parce que l’Église considérait que l’épidémie était le châtiment de Dieu  », a regretté Stephen Adom, président de l’Association pour la diversité de genre et de sexualité en Norvège.

La pasteure Hanne Marie Pedersen-Eriksen, présidente d’un réseau chrétien pour lesbiennes, a salué « une réparation symbolique mais essentielle » qui, selon elle, « referme enfin un chapitre sombre de l’histoire de l’Église ». Pour rappel, d’autres Églises protestantes en Angleterre ou au Canada on présenté des excuses similaires ces dernières années

Auteur : Aristide Nouah


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