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La dette africaine a atteint un niveau critique, alerte l’Union Africaine

La dette africaine a atteint un niveau critique, alerte l’Union Africaine © 2025 D.R./GabonSoir

La dette publique de l’Afrique a atteint près de 1 860 milliards de dollars, soit environ 1 116 000 milliards FCFA, selon Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine. Lors du Dialogue G20-Afrique à Addis-Abeba, il a mis en garde ce mercredi 12 novembre contre les risques majeurs qui pèsent sur le développement du continent et a plaidé pour une refonte profonde du système financier mondial.

La dette africaine poursuit sa progression à un rythme préoccupant, absorbant une part croissante des recettes publiques. En 2024, le service de la dette a dépassé 70 milliards de dollars, soit environ 42 000 milliards FCFA, tandis que 57 % des Africains vivent dans des pays où les remboursements de dette sont supérieurs aux dépenses sociales essentielles.

La dette publique africaine, qui s’élevait à 120 milliards de dollars en 1990 (environ 72 000 milliards FCFA), atteint désormais 1 860 milliards de dollars en 2025. Elle représente près des deux tiers du PIB continental. Pour Mahamoud Ali Youssouf, cette situation révèle une défaillance structurelle du système financier international, construit sur des critères inadaptés et biaisés, qui continuent de pénaliser les économies africaines par rapport aux pays industrialisés.

L’accès restreint aux financements concessionnels et le recours coûteux à des emprunts privés ont aggravé la situation des États africains. Dans plusieurs pays, le service de la dette dépasse les budgets de santé et d’éducation, compromettant leur capacité à investir dans les secteurs prioritaires. Les chocs économiques mondiaux, les tensions géopolitiques et certaines instabilités internes accentuent par ailleurs la vulnérabilité financière du continent.

Pour répondre à cette crise, l’Union africaine propose un ensemble de mécanismes visant à renforcer la souveraineté financière de l’Afrique. Parmi ces mesures figurent la création d’une plateforme panafricaine de gestion de la dette et d’une agence africaine de notation, destinées à améliorer la perception des économies africaines et à réduire le coût de leurs emprunts. L’UA mise également sur les opportunités de la ZLECAf pour stimuler les recettes, dynamiser le commerce intra-africain et soutenir une industrialisation durable.

Auteur : Aristide Nouah


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