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Nécrologie

Congo : décès de l’ancien président Pascal Lissouba en France

Congo : décès de l’ancien président Pascal Lissouba en France © 2020 D.R./GabonSoir

La scène politique congolaise est en deuil. L’ex-président Pascal Lissouba, qui a dirigé le Congo de 1992 à 1997, est décédé hier en France à l’âge de 88 ans C’est son parti, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) qui l’a annoncé. "Le président Lissouba est décédé aujourd’hui des suites d’une maladie", a déclaré le député Honoré Sayi, porte-parole de l’UPADS.

Une annonce confirmée par le fils de l’illustre défunt, Jérémie Lissouba. "Avec un cœur lourd et meurtri, je vous annonce le décès ce lundi 24 août 2020 de mon père, le professeur Pascal Lissouba, ancien président de la République du Congo, à son domicile en France", a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Avec ce décès, à la force de l’âge, c’est une partie de l’histoire politique du Congo-Brazzaville qui se tourne. Qui était donc Pascal Lissouba ? Retour sur le parcours bien rempli d’un acteur majeur de la politique congolaise des années 1960 à aujourd’hui. Né le 15 novembre 1931 à Tsinguidi, au sud-ouest du Congo, Pascal Lissouba était ingénieur agronome, et docteur en sciences naturelles. Sa carrière politique décolle véritablement en 1963 lorsqu’il occupe les fonctions de ministre de l’agriculture sous le premier président du Congo indépendant Fulbert Youlou (1963-1965), avant de devenir Premier ministre de Alphonse Massamba Débat en 1965-1966. Avec le retour du multipartisme, dans les années 1990, Pascal Lissouba se pose en force alternative au pouvoir en place. Il fonde l’UPADS en 1991. Dans la vague, celui qui incarnait la figure principale de l’opposition est est élu président de la République en 1992 lors du premier scrutin pluraliste dans ce pays frontalier au Gabon.

Sous son mandat, entre 1993 et 1994, la contestation par l’opposition des résultats des législatives a provoqué des affrontements entre les milices des partis de l’opposition et celles de sa majorité présidentielle, faisant 2 000 morts.

La situation va virer à la guerre civile entre les différentes factions en 1997. De juin à octobre 1997, des combats ont opposé dans la capitale, Brazzaville, les milices de Pascal Lissouba et de son dernier Premier ministre Bernard Kolélas à celles du général Sassou Nguesso, actuel président de la République, appuyées par des troupes angolaises.

Victorieux de ce duel, M. Sassou Nguesso a repris le pouvoir qu’il avait perdu le 20 août 1992, à l’issu des élections organisées après la conférence nationale. Entre 4 000 et 10 000 personnes ont été tuées en cinq mois de violence. C’est de peu qu’il échappe à la mort. Après ces événements tragiques, le président Lissouba est alors contraint à l’exil en France.

Auteur : Rédaction GabonSoir


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